Les 10 chiffres clés qui dessinent le paysage de la restauration collective française
Vous travaillez dans la restauration collective et vous cherchez à comprendre où se situe votre établissement par rapport au marché ? Les données chiffrées sont vos meilleures alliées pour prendre des décisions éclairées. Dans cet article, nous avons compilé les 10 chiffres clés qui vous donneront une vision claire du secteur en 2025. Ces statistiques vous permettront de mieux comprendre les tendances actuelles et d’identifier les opportunités pour votre structure.
Panorama actuel : que nous disent les statistiques récentes ?
La restauration collective française représente un secteur dynamique qui nourrit quotidiennement des millions de personnes. Selon les dernières données de l’INSEE, ce marché pèse aujourd’hui plus de 21 milliards d’euros, avec une croissance annuelle moyenne de 2,3% depuis 2023. Vous remarquerez que cette progression est supérieure à celle de la restauration commerciale, qui plafonne à 1,8% sur la même période.
Les établissements scolaires, les entreprises, les hôpitaux et les EHPAD constituent les principaux segments de ce marché. En 2025, on compte environ 80 000 restaurants collectifs sur le territoire français, dont 32 000 dans l’enseignement, 24 000 dans le secteur santé-social, et 18 000 dans le monde du travail. Vous constaterez que la répartition géographique suit globalement la densité de population, avec une concentration plus forte en Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine.
Qui sont les principaux acteurs du secteur en 2025 ?
Le marché français de la restauration collective reste dominé par quelques grands groupes qui se partagent environ 75% des parts de marché. Sodexo, Compass Group (via sa filiale Scolarest notamment) et Elior Group maintiennent leur position de leaders, mais vous observerez que leur domination s’érode progressivement face à l’émergence d’acteurs de taille moyenne plus agiles.
Les sociétés régionales comme Dupont Restauration dans le Nord, API Restauration ou encore Convivio gagnent du terrain, particulièrement auprès des collectivités territoriales. Vous noterez également l’apparition de nouveaux modèles économiques, comme les cuisines centrales mutualisées entre plusieurs établissements indépendants, qui représentent désormais 8% du marché contre seulement 3% en 2020.
Chiffres clés #1 à #3 : Volume et fréquentation des établissements
Chiffre #1 : Le nombre de repas servis quotidiennement en France
En 2025, la restauration collective française sert en moyenne 11,2 millions de repas par jour. Ce chiffre impressionnant représente environ 16% de la population française qui prend au moins un repas en restauration collective quotidiennement. Si vous gérez un établissement, vous faites donc partie d’un réseau qui nourrit près d’un Français sur six chaque jour.
La répartition de ces repas varie selon les périodes de l’année. Pendant l’année scolaire, ce chiffre grimpe à près de 13 millions, tandis qu’il descend à environ 8 millions pendant les vacances d’été. Vous remarquerez que cette saisonnalité impacte fortement l’organisation logistique du secteur, avec des pics d’activité nécessitant une planification rigoureuse.
Chiffre #2 : Répartition des convives par type d’établissement
La distribution des repas par secteur révèle des proportions significatives qui reflètent la structure de notre société. L’enseignement représente la part la plus importante avec 42% des repas servis (soit environ 4,7 millions de repas quotidiens). Viennent ensuite le secteur santé-social avec 28% (3,1 millions), le monde du travail avec 22% (2,5 millions), et les autres secteurs (armée, prisons, etc.) avec 8% (0,9 million).
Si vous travaillez dans le milieu scolaire, vous faites partie du segment le plus important du secteur. Dans les écoles primaires, le taux de fréquentation moyen atteint 68% des élèves inscrits, contre 58% dans les collèges et 42% dans les lycées. Vous constaterez que ces taux varient considérablement selon les zones géographiques, avec des pics à 75% dans les zones urbaines denses où les deux parents travaillent souvent à temps plein.
Chiffre #3 : Évolution de la fréquentation depuis 2020
Depuis la crise sanitaire de 2020, la fréquentation des restaurants collectifs a connu des fluctuations importantes. Après une chute drastique de 38% en 2020, le secteur a progressivement rebondi pour atteindre en 2025 un niveau de fréquentation supérieur de 7% à celui de 2019. Cette évolution positive masque toutefois des disparités importantes entre les segments.
La restauration d’entreprise reste 12% en dessous de son niveau pré-Covid, conséquence directe de la généralisation du télétravail. À l’inverse, vous observerez que la restauration scolaire a progressé de 14%, portée par les politiques publiques favorisant l’accès à une alimentation équilibrée pour tous les enfants. Si vous gérez un restaurant d’entreprise, vous avez probablement dû adapter votre offre avec des formules à emporter ou des livraisons sur le lieu de télétravail, une tendance qui s’est confirmée ces dernières années.
Chiffres clés #4 à #6 : Aspects économiques et emploi
Chiffre #4 : Le poids économique du secteur dans l’économie française
La restauration collective génère un chiffre d’affaires annuel de 21,4 milliards d’euros en 2025, ce qui représente environ 0,8% du PIB français. Ce secteur économique robuste a démontré sa résilience face aux crises successives. Vous noterez que ce montant a augmenté de 12% depuis 2020, malgré l’inflation et les défis d’approvisionnement.
Les achats alimentaires constituent en moyenne 38% des dépenses totales du secteur, suivis par les coûts de personnel (35%), les frais de structure (18%) et les investissements (9%). Si vous analysez votre propre structure de coûts, ces ratios peuvent vous servir de repères pour identifier d’éventuelles optimisations. Les établissements les plus performants parviennent généralement à maintenir leurs achats alimentaires sous la barre des 35% grâce à des politiques d’approvisionnement optimisées.
Chiffre #5 : Nombre d’emplois générés et profils recherchés
Le secteur emploie directement 320 000 personnes en France, ce qui en fait un employeur majeur dans l’économie nationale. Ces emplois se répartissent entre 72% de personnel de production et de service, 18% de fonctions support et administratives, et 10% de postes d’encadrement. Vous êtes donc acteur d’une filière qui représente près de 1,2% de l’emploi total en France.
Les profils les plus recherchés en 2025 reflètent l’évolution du secteur. Si vous recrutez actuellement, vous savez probablement que les diététiciens-nutritionnistes, les chefs spécialisés en cuisine alternative (végétarienne, sans allergènes) et les experts en logistique durable sont particulièrement demandés. Le taux de tension sur ces métiers atteint 78%, contre 45% pour les postes plus traditionnels comme commis ou agent de service. La formation continue joue un rôle de plus en plus important, avec en moyenne 32 heures de formation par salarié et par an.
Chiffre #6 : Coût moyen d’un repas selon les segments
Le coût de revient moyen d’un repas en restauration collective s’établit à 8,40€ en 2025, mais ce chiffre cache d’importantes disparités. Dans le secteur scolaire, vous constaterez que le coût moyen est de 7,20€ (dont 2,10€ de denrées alimentaires). En entreprise, il monte à 9,70€ (dont 3,30€ de denrées), tandis qu’en milieu hospitalier, il atteint 12,50€ (dont 3,80€ de denrées).
La part payée par le convive varie également considérablement. En restauration scolaire, les familles contribuent en moyenne à hauteur de 40% du coût total, le reste étant pris en charge par les collectivités. En entreprise, les salariés paient environ 50% du coût, le reste étant subventionné par l’employeur et les aides fiscales. Si vous gérez un établissement, ces données vous permettent de situer votre politique tarifaire par rapport aux moyennes nationales.
Chiffres clés #7 à #9 : Transition alimentaire et développement durable
Chiffre #7 : Part du bio et des produits locaux dans les menus
En 2025, les produits biologiques représentent en moyenne 28% des approvisionnements en restauration collective, contre seulement 12% en 2020. Cette progression significative résulte en grande partie de l’application de la loi EGalim, qui fixait un objectif de 20% dès 2022. Les produits locaux (définis comme provenant d’un rayon de moins de 150 km) constituent quant à eux 34% des approvisionnements.
Vous remarquerez des différences notables selon les segments : la restauration scolaire atteint 36% de produits bio, contre 24% en restauration d’entreprise et 19% en milieu hospitalier. Si vous cherchez à augmenter votre part de bio, sachez que les établissements qui réussissent le mieux cette transition ont généralement adopté une approche progressive, en commençant par les produits laitiers et les fruits et légumes de saison, où le surcoût est plus facilement absorbable.
Chiffre #8 : Réduction du gaspillage alimentaire en chiffres
Le gaspillage alimentaire en restauration collective a diminué de 42% depuis 2020, passant de 120g à 70g par convive et par repas en moyenne. Cette réduction impressionnante représente une économie annuelle d’environ 450 millions d’euros pour le secteur. Vous avez probablement contribué à cette évolution positive en mettant en place des mesures anti-gaspillage dans votre établissement.
Les méthodes les plus efficaces identifiées incluent l’ajustement des portions (responsable de 35% de la réduction), l’amélioration des prévisions de fréquentation (25%), la sensibilisation des convives (20%) et la valorisation des restes (20%). Si votre établissement se situe au-dessus de la moyenne nationale de 70g par convive, vous pourriez envisager de renforcer ces pratiques. Les établissements les plus performants parviennent à descendre sous les 50g, générant des économies substantielles qui peuvent être réinvesties dans la qualité des produits.
Chiffre #9 : Budget consacré aux initiatives durables
Les restaurants collectifs français consacrent en moyenne 5,2% de leur budget total aux initiatives de développement durable, hors approvisionnements alimentaires. Ce pourcentage a doublé depuis 2020, témoignant de l’engagement croissant du secteur. Ces investissements se répartissent entre l’efficacité énergétique (32%), la gestion des déchets (28%), les équipements durables (25%) et la formation du personnel (15%).
Vous constaterez que ces investissements génèrent généralement un retour positif à moyen terme. Par exemple, les établissements ayant investi dans des équipements de cuisine économes en énergie rapportent une réduction moyenne de 18% de leur facture énergétique sur trois ans. Si vous n’avez pas encore formalisé votre stratégie de développement durable, sachez que 78% des établissements disposent désormais d’un plan d’action spécifique avec des objectifs chiffrés.
Chiffre clé #10 : Les tendances qui façonnent l’avenir du secteur
Le dixième chiffre clé concerne l’innovation : 68% des restaurants collectifs ont mis en place au moins une innovation majeure au cours des deux dernières années. Ces innovations touchent principalement la digitalisation des services (applications de réservation, paiement sans contact), l’offre alimentaire (menus flexitariens, personnalisation) et l’organisation du travail (automatisation de certaines tâches, mutualisation des ressources).
Vous avez peut-être déjà adopté certaines de ces innovations dans votre établissement. Les données montrent que les structures ayant investi dans la digitalisation ont généralement augmenté leur taux de satisfaction client de 23% et réduit leurs coûts administratifs de 17%. La personnalisation des menus, notamment pour répondre aux régimes spécifiques, concerne désormais 42% des repas servis, contre seulement 18% en 2020.
Quelles innovations transforment la restauration collective ?
L’intelligence artificielle fait son entrée dans le secteur, avec 32% des établissements qui utilisent désormais des algorithmes prédictifs pour optimiser leurs approvisionnements et réduire le gaspillage. Ces systèmes permettent de prévoir la fréquentation avec une marge d’erreur inférieure à 5%, contre 12% avec les méthodes traditionnelles. Vous pourriez envisager d’explorer ces solutions si vous cherchez à améliorer votre gestion prévisionnelle.
Les cuisines connectées représentent une autre tendance forte, avec des équipements intelligents qui optimisent la consommation d’énergie et garantissent une cuisson parfaite. 41% des nouveaux investissements en équipement concernent ces technologies. La traçabilité alimentaire s’appuie de plus en plus sur la blockchain, avec 18% des établissements qui proposent désormais à leurs convives de scanner un QR code pour connaître l’origine précise des produits dans leur assiette.
Comment les attentes des consommateurs évoluent-elles ?
Les enquêtes de satisfaction révèlent que 76% des convives considèrent désormais la qualité nutritionnelle comme le premier critère de choix, devant le goût (68%) et le prix (52%). Cette hiérarchie s’est inversée depuis 2020, où le prix arrivait en première position. Vous avez probablement remarqué cette évolution dans les retours de vos propres convives.
La transparence sur l’origine des produits est exigée par 82% des utilisateurs, et 64% déclarent privilégier les établissements qui proposent des alternatives végétariennes quotidiennes. Le temps consacré au repas a également évolué : en restauration d’entreprise, il est passé de 32 minutes en moyenne en 2020 à 38 minutes en 2025, signe d’une revalorisation du moment du repas. Si votre établissement n’a pas encore adapté son offre à ces nouvelles attentes, ces données suggèrent qu’il pourrait être temps de le faire.
Et maintenant ? Comment utiliser ces données pour votre établissement
Comparez vos performances avec les moyennes nationales
Maintenant que vous disposez de ces chiffres clés, prenez le temps d’analyser où se situe votre établissement par rapport aux moyennes nationales. Créez un tableau de bord simple qui compare vos indicateurs (coût de revient, part du bio, gaspillage alimentaire, satisfaction client) avec les références du secteur. Cette analyse vous permettra d’identifier rapidement vos points forts et vos axes d’amélioration.
Par exemple, si votre coût de revient est supérieur à la moyenne de votre segment, examinez la répartition de vos dépenses pour identifier les postes qui pourraient être optimisés. Si votre taux de gaspillage dépasse les 70g par convive, vous pourriez vous inspirer des meilleures pratiques mentionnées plus haut. Cette démarche comparative vous aidera à prioriser vos actions d’amélioration.
Identifiez les opportunités d’amélioration pour votre structure
Sur la base de votre analyse comparative, définissez 2 ou 3 axes d’amélioration prioritaires pour les 12 prochains mois. Les données montrent que les établissements qui se concentrent sur un nombre limité d’objectifs obtiennent généralement de meilleurs résultats que ceux qui dispersent leurs efforts sur de multiples fronts.
Pour vous accompagner dans cette démarche d’amélioration continue, des outils métier comme celui proposé par ASHA peuvent vous aider à suivre vos indicateurs et à identifier les leviers d’optimisation. Ces solutions permettent de configurer un tableau de bord personnalisé qui répond aux spécificités de votre établissement, qu’il s’agisse d’une cantine scolaire, d’un restaurant d’entreprise ou d’un service de restauration hospitalière. Vous pouvez en savoir plus sur ces outils en visitant www.asha.one.
En fin de compte, ces chiffres clés de la restauration collective ne sont utiles que s’ils vous permettent d’agir concrètement pour améliorer votre service. Utilisez-les comme points de repère, mais n’oubliez pas que chaque établissement est unique, avec ses propres défis et opportunités.